Un cadrage en plan fixe, sur les neuf dixièmes de l’image, un vaste espace d’herbe, fermé tout au fond par un mur. Par intermittence, apparaissent des jambes d’hommes en marche qui traversent cet espace, toujours dans le même sens. Nous ne savons pas d’où elles viennent, où elles vont, ni même à qui elles appartiennent. Les hommes sont écrasés par mon cadrage, comme ils le sont par cet espace qui les enserre. Des ateliers à la cellule, comme de l’usine à la maison….de cet ennui quotidien, née une étrange chorégraphie spasmodique qui met en rapport mouvements des corps, espace architectural et sonore, temps.
 
« Le titre à double sens évoque phonétiquement le nom du célèbre chien des Dalton dans la bande dessinée de Lucky Luke, et, par son orthographe, le programme disciplinaire auquel les détenus sont soumis en centre de détention. Rang temps plan enregistre la sortie des ateliers, seule rupture régulière et toujours identique dans l'espace circulaire vide qui entoure le bâtiment. La création sonore pour le film est issue de l'enregistrement en direct des sons ambiants. Aucun son extérieur pour les mouvements régulés du corps dans l'espace architecturé, qui en définit la portée. Aucun changement de rythme imprévu ne peut pénétrer dans ce monde clos, dont les portes intérieures recrachent les silhouettes en boucle. » (Extrait J-R Meyer Fugues visuelles).

Cette vidéo doit être projetée sur grand écran pour que soient visibles la légère courbure du sol, l’effet panoptique et les détails du premier plan, mouvement des insectes, du vent dans les herbes…