Courant
2002, grâce à un travail mené au Centre Culturel et Sportif du quartier
Lapanouse, à Albi, avec un groupe de femmes (opération coordonnée par
le Centre d’Art Contemporain Le LAIT) une production de mots brodés
traitant de nos désirs est née.
Je me suis vite aperçue de la difficulté à énoncer pour chacun ses
désirs. C’est-à-dire, s’arrêter un moment sur soi, se regarder,
s’écouter en tant qu’individu, faire la sourde oreille un instant aux
pressions extérieures.
J’aimerais par ce projet que nous puissions tous laisser une trace de
nos désirs, que nous puissions tous dire très simplement nos désirs.
Pourquoi par le biais de la « broderie» : parce que c’est un moyen qui
demande du temps. Ces mots que nous brodons correspondent à notre
désir, j’ai envie que nous prenions le temps de le penser, de
l’inscrire dans la durée, dans notre temps personnel. Écrire lentement,
au-delà des difficultés, avec un fil et une aiguille, parce que nos
désirs sont précieux.
Depuis, j’ai diffusé cette proposition par courriers, mails, et à
l’occasion d’expositions, je souhaite offrir la possibilité à un plus
grand nombre de personnes de l’enrichir.
Je propose à toutes et à tous de choisir le mot, ou du moins une
formule très brève, correspondant au plus juste à son désir le plus
fort.
Ce mot devra être brodé (ou cousu), à chacun selon ses capacités, sur
un morceau de tissu de son choix avec le fil de son choix (dimension
du tissu : 15x15 cm).
Il est possible de broder plusieurs tissus.
La production, issue de la réflexion autour des désirs, a donné lieu à
la réalisation de bannières des désirs. Les éléments de tissus brodés
sont assemblés de façon éphémère, modulable et en permanente évolution.
Des bannières, pour un regard sur ces désirs en l’air, sur ces tissus
lourds de nos désirs. C’est un peu comme ces fontaines tapissées de
pièces de monnaie au-dessus desquelles flotte un nombre incroyable de
vœux.
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