Françoise Maisongrande

Les panoplies du désir











Juin 1999, première rencontre avec le milieu hospitalier et une vingtaine d’artistes prêts à s’impliquer dans le projet L'incurable mémoire des corps de Stephen Wright (commissaire d’exposition). Vont suivre plusieurs mois de rencontres et de visites régulières à l’hôpital, pour connaître les lieux, leur fonctionnement, leurs habitants (personnes âgées et personnel hospitalier). Mois pendant lesquels une réflexion sur le “corps” va être menée entre les artistes et alimentée par nos rencontres respectives au sein de l’hôpital.
Les panoplies du désir sont nées de ma découverte de la lingerie, de l’activité du personnel dans cet espace et surtout du rôle de la lingerie au sein de l’hôpital. Carrefour de ces tissus, ces panoplies qui nous couvrent, ces linges qui nous recouvrent, ménageant ainsi le regard extérieur et l’inscription dans le corps social. Ou en est-on de nos désirs ? Le personnel, les patients et les visiteurs extérieurs se rencontrent et sont invités à jouer avec mes “corps mannequins”. Habiller, déshabiller ces corps inertes, souvenir d’un jeu d’enfant, réalité d’un lieu qu’est l’hôpital, accent porté sur un geste simple que nous pratiquons tous et tous les jours.




















L’œuvre de Françoise Maisongrande interroge la notion du corps désirant. Dans son travail, le corps se conçoit comme un réceptacle dans lequel des données physiologiques et sociales s’inscrivent, en même temps quelles le forment et le déforment.
A la lingerie, ses Panoplies du désir porteront sur le désir, sur ses propres désirs, sur les désirs qui tournent autour de la femme et de son corps. Il  s’agit de pointer le regard sur ce corps réceptacle, enveloppe, qui se cache sous d’autres enveloppes, celles des vêtements. Et de mener une réflexion sur ces panoplies qui ménagent le regard extérieur et l’inscription dans le corps social.
Stephen Wright pour catalogue L’incurable mémoire des corps






























2000

Installation constituée de 3 « corps mannequins », tirages numériques montés sur panneaux bois et sur socles en acier galvanisé (chaque corps environ 1,70 m de haut).
A ce jour 70 vêtements ont été réalisés, dessins, peinture… sur papier plastifié, sur mesure pour les « corps mannequins ».

Installation réalisée en 2000 pour L’incurable mémoire des corps à l’Hôpital Charles-Fois d’Ivry sur Seine, puis en 2008 à l’Atelier d’Estienne à Pont Scorff et à la Galerie Duchamp à Yvetot.